Ne t'inquiètes pas.
Ne t'inquiètes pas, j'irai bien,
Les tempêtes qui s'abattent en silence,
Ne font plus qu'envoler ces poussières.
Ne t'inquiètes pas, j'irai bien.
Les vents se calment toujours,
Elles retomberont comme elles dansent,
Dans le chaos des chutes, pales, légères,
Les vents se calment toujours.
Je donnerai des maux en images, encore et encore,
Des mots en mirages, des histoires et leurs décors.
Il n'est plus nul part, de clé ouvrant les lourds pans,
Des grandes portes blanches du pays aux sept vents,
Dont tout les paysages mornes, lisses et tranquilles,
Ne souffrent ni des passages, ni des instants fragiles.
Caché par les murs verts et denses de mon agonie lente,
Je parle a ses feuilles de ce qui même plus ne me hante,
Et si je panse les plaies au lambeaux du tissu de ma vie,
C'est afin de mieux comprendre, pourquoi et qui je suis.
Mes contrées sont immenses, monochromes et figées,
Et je n'y divague plus vraiment d'une peine écorchée.
Ici au moins, je ne porte plus de masques menteurs,
Car mes statues n'ont cure des ces humaines valeurs.
Elles qui me regardent, terribles, nacrées et immobiles,
Dans leurs souvenirs de lourds silences presque tactiles.
Il n'est plus de danger ici, hors mis ceux que je provoque,
Il n'est plus de mal ici, mis a part celui que je convoque.
Et mes rêves en bouteilles, fileront sur la rivière bleu ciel
Voguant sur le faible courant de l'eau pleurant pour elles,
Les emportant loin du rêveur contemplatif que je resterai.
Les rendant ainsi immortels, jamais confrontés a la réalité.
Ne t'inquiètes pas, je serai bien,
Délesté par ce faux temps, de toute clémence,
A l'importance qui est, plus qu'on ne le pense.
Ne t'inquiètes pas, je serai bien.
Ce qui est a naître meurt toujours,
L'immuable destinée de toutes les semences
Naissant des larmes, s'éteindront en silence.
Ce qui est a naître meurt toujours.
Je contemplerai ces rivages blancs a l'eau qui dort,
Et les claires plages de sel sous d'éternelles aurores,
Où il n'est plus de pas sur elles , de pas comme avant,
Effacées les traces de celles, devenues les sept vents.
Eux qui tissent le ciel, brodant tout les nuages a leurs fil,
Elles distillant le fiel, tachant le calice d'un liquide hostile,
Fontaine cachée, derrière un rideau de poussière savante,
Les particules de mon existence, grises et tourbillonnantes.
Et si je les contemple si souvent et parfois même leur souris
C'est parce que je sais qu'a travers elles, je fus et encore suis.
Le chemin qui y mène; est fait de terre et de pierres cassées,
Les arbres attristés qui le bordent sont noirs, crochus et usés,
Ici aussi, tombent en morceaux inutiles tout masques usurpateurs,
Puisque sortis de cette eau et de cette poussière sans couleurs.
J'ai vu mourir ici, de longues heures de ce temps d'homme inutile.
Devant le tourbillon lent de mes erreurs, puissantes ou fébriles.
Il n'est plus de dangers ici, plus que des actions ad hoc.
Il n'est plus de mal ici, mis a part celui qu'ici j'évoque.
Et mes rêves en bouteilles, fileront sur la rivière bleu ciel
Voguant sur le faible courant de l'eau pleurant pour elles,
Les emportant loin du rêveur contemplatif que je resterai.
Les rendant ainsi immortels, puisque jamais confrontés a la réalité.
Ne t'inquiètes pas, j'irai bien,
Les tempêtes qui s'abattent en silence,
Ne font plus qu'envoler mes poussières.
Ne t'inquiètes pas, j'irai bien.
Les vents se calment toujours,
Elles retomberont comme elles dansent,
Dans le chaos des chutes, pales et légères,
Les vents se calment toujours.
M.R 2009
Réedition modifiée 2011