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A ceux qui sèment
Il y a quelques temps, on m’a demandé des explications sur une courte phrase.
« Il faut prendre des gens ce qu’ils veulent bien donner et non pas désirer ce qu’on croit qu’ils détiennent »
Tentons ici de le faire sans trop se perdre.
La compréhension de cette phrase est comme presque tout le reste : une notion personnelle. Pour moi, une phrase ne se doit pas forcement d’être comprise dans le sens absolu de l’auteur, pour moi, une phrase doit faire naitre quelque chose chez le lecteur, qu’importe si cette chose est loin du sens premier donné par son créateur. Ainsi j’ai pris plaisir a vos commentaires, variés et a compréhension diverses, compréhension diversifiée, influée par vos vies, vos expériences et le résultat de vos expériences.
N’oublions jamais que, quelle que soit la situation, l’esprit humain a ceci de formidable qu’il ne voit et comprend que ce qu’il veut bien. Ainsi se développe t- elle la diversité des avis, ainsi se confrontent ils, ces avis, se débattent et font naitre d’autres choses.
Evolution primaire, évolution nécessaire de toutes ces choses. Ainsi moi, contemplatif de premier ordre, reconnais avoir eu tort : La contemplation, ne réside pas que dans l’immobile.
Dans les « relations inter humaines rapprochées » comme je me plaisais et me (com)plais encore a les nommer, le facteur le plus influent est bien évidemment l’amour. Mais ce dernier est une chose si délicate à manipuler et à ressentir justement, qu’elle nous conduit souvent dans l’erreur et dans des illusions de nombreux types. Il est bien des amours qui ne sont qu’égoïsme partagé, une sensation de bonheur mutuel, d'illusion "d’exister" au travers de cet autre qui génère cette sensation de bien être, qui génère le sentiment d’aimer, qui est responsable de l’erreur principale qui mènera toujours a l’échec : l’amour du sentiment d’aimer.
Si il faut prendre à celui ou celle qu’on prétend aimer ce qu’il veut bien donner et non pas désirer ce que l’on croit qu’il ou elle détient, c’est à fin d’éviter toutes erreurs, afin d’esquiver cet égoïsme inconscient découlant sentiment d’aimer qui, au fil d’un temps plus ou moins long, deviendra un poids pour celui ou celle dont il est la cible. Il faut aimer la personne pour ce qu’elle nous donne et non pas pour ce qu’on croit qu’elle peut nous donner, car a chercher sans cesse en elle ce que l’on voudrait d’elle, on la force, en un sens, à changer son attitude, on la force, en un sens, a ne plus être elle-même... au fil d’un temps qui deviendra pernicieux.
Il y a une grande différence entre faire des concessions par amour et donc accepter l’être aimé tel qu’il est, et vouloir patiemment, sous pretexte d'amour, transformer cette personne pour la rendre au plus proche de ce que l’on voudrait qu’elle soit. Aimer réellement une personne c’est savoir la prendre dans sa globalité, c’est savoir aimer et s’amuser de ses défauts qui l’éloigne si sainement de cette perfection qui n’est vraiment pas de ce monde, aimer entièrement une personne, c’est ne jamais la mettre sur un piédestal duquel elle pourrait tomber un jour lourdement et donc nous décevoir et ainsi rompre le charme que nous nous étions nous même jeté.
L’amour c’est sale, c’est propre, c’est houleux, c'est calme, c'est rugueux, c’est lisse… l’amour est un tout complexe, magnifique et hideux a la fois, l’amour c’est la balance la plus difficile à équilibrer au monde. C’est aussi, quand il est véritable, un chemin ou deux personnes marchent, ou deux personnes se doivent de marcher, d’un même pas l’un à coté de l’autre. Et non pas l’un sur l’autre, même a tour de rôle. Aucun, jamais, ne doit porter l’autre, mais bel et bien juste être la quand l’un trébuche et tombe. Aucun ne doit développer de force pour relever entièrement l’autre, mais juste suffisamment pour l'accompagner, l’aider à se relever d’elle-même. Ainsi en va-t-il de l’équilibre, de la répartition des masses dans ce cadre précis, juste et réfléchie et surtout dépourvue d’égoïsme primaire, de cet amour du sentiment d’aimer : ce poids qui nous fait croire qu’à travers le seul amour de l’autre, cet autre sera assez fort pour tout affronter, tout porter, même le poids de nos sentiments que l’on pense purs et légers.
Ainsi, deux personnes qui prétendent s’aimer se devront de comprendre la différence fondamentale entre se porter et se soutenir. Ainsi, deux personnes qui prétendent s’aimer devront ils saisir l’essence même de l’abnégation et ne jamais le confondre avec la résignation, ni confondre concessions et passage sous silence. Et donc, comprendrons qu’ils s’offrent mutuellement ce qu’ils ont à donner sans attendre de recevoir ce qu’ils pensent que l’autre détient.
Le plus bel échange de bons procédés qui soit, brut d’attente, de but personnel, d’envie égoïste et de nombrilisme amoureux.
Aimer est une chose.
1+1=2
Aimer le sentiment d'aimer est un mirage, une illusion. Il est nécessaire de se défaire de ce ressenti sous peine de monter bien trop haut en solitaire et de redescendre butalement.
1+1=2
S’aimer… en est encore une autre. Et c'est bien la le plus interessant.
S’aimer, c’est la touche finale de la fusion de deux être déjà complets et indépendants, c’est être deux en étant un, c’est être un parce qu’on est deux. et savoir pourquoi...
1+1=1
Et s'en souvenir... Toujours.
Toute utopique ou difficile d'accés que puisse aparaitre cette vision, je persiste et signe. C'est ainsi que j'aime, c'est ainsi que j'aimerai, aprés avoir fait tant d'erreurs aprés, finalement trop souvent, avoir aimer le sentiment d'aimer.
M.R2010
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